RENCONTRES DE L'ATELIER
Texte d'orientation pour la nouvelle
Saison 2017-2018
Un des principaux buts des "Rencontres de l'Atelier" est de mettre en débat toutes les idées, toutes les propositions émancipatrices qui peuvent rassembler afin de renverser le sens si préoccupant dans lequel s'engage notre société.
Au fil des "rencontres" des saisons passées, nous avons voulu montrer que l'humanité a besoin d'une révolution visant les causes structurelles à l'origine des terribles maux dont elle souffre. Les inégalités sociales s'amplifient. La surexploitation des hommes va de pair avec l'extension des désastres écologiques. Une bulle financière devenant mastodonte dévore les productions utiles. Notre pays s'associe à la militarisation et aux multiples conflits guerriers de par le monde.
Tant de faits si humainement préoccupants, conduisent légitimement à dire que notre système en place devient de plus en plus moribond.
Avons-nous, avec les dernières séquences électorales des raisons d'être moins préoccupés? Avons-nous des éléments capables de nourrir nos espérances?
Le Président de la République va exercer son mandat avec l'appui de 24% des électeurs (trices) obtenu au premier tour. Trois français sur quatre n'ont pas approuvé ses propositions (l'apport de nouveaux électeurs (trices) au second tour ayant exprimé le seul rejet de l'extrême droite).
Avec un score de 15% au premier tour des élections législatives, le Président va disposer des trois cinquième des députés à l'assemblée nationale.
L'abstention – plus de 50% au premier tour des élections législatives – constitue un record à des élections parlementaires depuis l'instauration du suffrage universel en1848.
Prenons la mesure de la gravité de la situation quand plus de la moitié des électeurs inscrits ne se sont pas déplacés, auquel il convient d'inclure les non inscrits (trois millions) et les mal inscrits (plus de six millions). Le bilan est accablant quand près des deux tiers des français en âge de s'exprimer n'ont pas exercé ce droit pour choisir leurs députés.
Enfin, il faut ajouter à ce tableau, déjà si préoccupant, le score du front national qui dépasse les dix millions de voix au premier tour des présidentielles, soit le double d'il y a seulement quelques années.
Ce à quoi nous avons assisté, après ces dernières élections, ressemble à une mort lente de la démocratie, telle qu’elle a constitué notre histoire républicaine. Nous vivons l'épuisement des institutions de la cinquième république et dont la constitution peut-être un outil dangereux ouvrant la voie au pouvoir personnel. Déjà, il en est ainsi avec des lois, comme la destruction des derniers droits des travailleurs inscrits dans le code du travail ou la limitation préoccupante des libertés des citoyens au prétexte de lutte contre l'insécurité, lois qui vont être établies en dehors de toute consultation des députés et de tout débat au parlement.
Est-ce exagéré d'évoquer une crise de régime potentielle, enfermant notre société dans une irréversible impasse?
Des questions viennent naturellement à l'esprit : Qui peut changer une telle société? Comment la changer? Sur quelle force, quel rassemblement s'appuyer?
Ne nous voilons pas la face, la tâche est toute à la fois urgente et considérable.
Peut-on se suffire d'une volonté et d'actions limitées visant à limiter les dégâts ?
Faut-il rester enfermés dans une adaptation du système et contribuer à son maintien alors que seule sa subversion permettrait de se projeter d'un au-delà du capitalisme?
N'importe-t-il pas que la société vers laquelle nous voulons aller soit à la hauteur du changement radical nécessaire, faute de quoi cette radicalité pourra se fourvoyer dans le pire avec l'extrême droite fascisante?
A partir de ces questionnements, les animateurs suggèrent une piste de réflexions qui leur parait essentielle.
Pour s'en sortir, pour changer la société, n'est-ce pas l'humanité elle-même qui doit prendre la responsabilité du devenir de l'ensemble des êtres humains dans leur diversité?
L'histoire et le présent montrent que quand notre peuple a pris conscience de son intelligence et de sa force collective, il devient un levier contre qui rien ne peut.
Peut-on nier que les grandes avancées démocratiques, les grandes conquêtes sociales se sont non seulement gagnées par le peuple lui-même mais le plus souvent en dehors des moments électoraux et en dehors des institutions?
Comment en 1936, expliquer qu'après une élection législative sur un bien modeste programme social, les mois qui suivent, sont le moment de conquête sociale sans précédent : par la volonté du peuple, avec des grèves générales d'une force irrésistible.
Comment a été construit le programme du conseil national de la résistance (CNR) ambitionnant de donner "le goût du bonheur" et dont les avancées sociales et humaines restent toujours inscrites dans nos vies : par le peuple mobilisé dans la résistance au nazisme.
Comment en 1968, les conquêtes sociales connaissent des avancées de haut niveau : par la volonté du peuple en lutte durant un mois.
Comment expliquer qu'en 2005, alors que la quasi-totalité de l'échiquier politique et médiatique prône le oui à la nouvelle constitution européenne le non l'a emporté : par la volonté et l'intelligence du peuple.
Il semble aux animateurs de l'Atelier, que l'intelligence, la volonté et par conséquent la force du peuple sont des réalités toujours aussi réelles et qu'il faudrait peu pour qu'à nouveau elles expriment toutes leurs potentialités. Notre vision s'appuie sur des faits. Les quelques dix dernières années ont ouvert sur deux principales et décisives nouveautés dans le mouvement citoyen.
- les "Nuits Debout" dont l'appropriation de l'espace public pour y porter une parole critique, débouchant parfois sur des processus révolutionnaires, ont fait frémir les gens du pouvoir, craignant par dessus tout la récupération de la parole politique.
- la manière de renouer avec une perspective radicale s'attaquant à la racine du système pour ouvrir la perspective de le renverser avec les mouvements contre la loi El.Khomri qui sont allés bien au-delà de la seule lutte contre ce projet, exprimant le refus d'une société faite d'exploitation et de précarité. La participation des étudiants et des lycéens à ce mouvement a témoigné que la jeunesse n'est pas gagnée ni par l'idéologie capitaliste, ni par la résignation.
De nombreuses autres actions ont rejeté toute dépossession des pouvoirs d'intervention des citoyens comme en témoignent les actes de solidarité avec les immigrés, la défense de notre environnement, les entreprises menacées sauvées par les salariés eux-mêmes qui les reprennent en coopérative.
Les "Rencontres de l'Atelier" s'attacheront à valoriser, fortifier ce qui, à nouveau, est en train de renaître dans les mouvements citoyens. Non seulement nous respecterons les attentes que portent ces nouvelles postures citoyennes, mais le cœur de notre apport, par le débat d'idées, sera de leur donner de la force et de la cohésion.
Force et cohésion que nous ferons vivre en travaillant à fédérer les pensées émancipatrices : le pacifisme, le communisme, l'écologisme, le syndicalisme, le féminisme,….
Nous miserons avec confiance sur la capacité de chacune, chacun d'entre nous à exprimer des idées, des propositions qui permettront de sortir de l'impasse dans laquelle nous sommes, et pour, pierre à pierre, construire une société adaptées aux besoins et aux aspirations, mettant en œuvre ce que nous recherchons : le partage des savoirs et des intelligences.
Programme de l'automne 2017
Mardi 12 septembre - Ferme des Ilets à 18h
" Un autre code du travail peut-il exister ?"
avec :
Florence DEBORD, maîtresse de conférence en droit privé, spécialiste de droit social, ayant dirigée durant dix ans un institut de formation syndicale avec un groupe de vingt trois universitaires, a participé à l'élaboration d'une proposition de code du travail, véritable acte de militantisme publié en mars 2017.
Florence Debord est originaire de Montluçon,
et
Olivier MAILLAND, ancien membre de la commission exécutive du syndicat du ministère du travail (CGT-TEFP) associé à la réécriture d'un nouveau code du travail avec les vingt trois universitaires, secrétaire du syndicat CGT de l'inspection du travail de Saône et Loire.
La vidéo de la rencontre est en ligne : https://youtu.be/v7gNbvnuNzk
A signaler un article sur Regard-Actu rendant compte de la rencontre : http://www.regardactu.com/2017/09/l-atelier-reprend-ses-travaux.html
Jeudi 5 octobre - salle polyvalente St Vincent à 18h
" La dernière séquence électorale a-t-elle posée l'échec des stratégies et des pratiques des partis politiques anti-capitalistes ? "
avec :
Pierre ZARKA, ancien directeur du journal l’Humanité, animateur de l’OMOS (Observatoire des Mouvements de Société), animateur de l’Association des Communistes Unitaires.
Dernier ouvrage : " Propriété et expropriation, des coopératives à l’autogestion généralisée "
La vidéo de la rencontre du 5 Octobre est en ligne : https://youtu.be/UDyQaKwIHEM
Jeudi 26 octobre - Ferme des Ilets à 18h
" Quel rôle peuvent avoir les mouvements citoyens pour œuvrer au changement de société "
avec :
Benoît BORRITS, journaliste, essayiste et chercheur militant, animateur de l'association "autogestion", auteur du livre : " coopérative contre capitalisme "
La vidéo de la rencontre du 26 Octobre est en ligne : https://youtu.be/GfPiw38WCl4
Jeudi 16 novembre - salle Henri Nourrissat (C26) à 18h
"Quelle organisation politique pour que la communauté humaine ait le premier rôle"
avec les intervenants des trois précédentes "rencontres" :
-
Benoît BORRITS,
-
Olivier MAILLAND
-
Pierre ZARKA
La vidéo de la rencontre du 16 Novembre est en ligne : https://youtu.be/iQkTrJjcks0
Vendredi 8 décembre - salle PIGERET COMMENTRY à 18h
" Œuvriers de tout le pays, unissons-nous "
avec :
Roland GORI, psychanalyste, professeur émérite, co-auteur du mouvement " L'appel des appels " en vue de renforcer la défense des services publics.
Bernard LUBAT, musicien de jazz, multi instrumentaliste
Charles SILVESTRE, journaliste, secrétaire des amis du journal l'Humanité, spécialiste de Jean Jaurès, auteur du livre : " La victoire de Jaurès "
Tous les trois auteurs du « Manifeste des œuvriers » aux Editions Actes Sud
La vidéo de la rencontre du 8 décembre est en ligne : https://youtu.be/9quMqij6cHQ
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